Pour la fin du pumptroc
Il y a beaucoup de choses que je déteste dans ce monde, mais jamais je n'aurais pensé que la création de quelque chose de skatable puisse un jour m'exaspérer. Aujourd'hui, j'apprends qu'une énième pumptrack (vous savez, ces circuits à bosse en boucle fermée) va voir le jour à Cuvry, en plus de celle de Fontoy qui sera inaugurée demain.
Honnêtement, ça ne me poserait pas problème si la plupart de ces nouvelles infrastructures un peu trop à la mode ces deux dernières années n'étaient pas en Moselle ... et surtout au même endroit.Le plus frustrant dans cette histoire d'argent public dilapidé sous ces dunes d'asphalte, c'est qu'à en croire leur succès grandissant, ils seraient la solution idéale en terme de plaisir et de progression pour les nombreux pratiquants qui s'y croisent. Pourtant, détrompez-vous : votre gosse n'y apprendra rien, à part user ses roues dans le vide et vous filer un torticolis à force de le regarder faire des tours comme un con.
Cependant, on ne peut pas le nier : les pumptracks attirent beaucoup de monde. « L'approche ludique de certains niveaux, dont la progressivité offre une pratique plus simple à appréhender pour les débutants, renforce l'aspect grand public des ouvrages », nous informe l'entreprise Bikesolutions, à l'origine du premier pumptrack à Willgottheim en Alsace. Mais à l'initiative de ces pumptracks qui ont éclos partout chez nous, il y a ce pote un peu trop zélé de la pump'. Lorsque l'été dernier je lui demandais gentiment s'il avait perdu la boule pour en venir à d'aussi obscures motivations ou s'il avait rejoint la secte de l'enrobé, il m'avait dit que cette stratégie était juste un moyen d'obtenir comme nous un skatepark couvert, en montrant aux élus et pouvoirs publics l'engouement des kids autour des dunes. Je ne peux donc cracher sur cette fin, seulement sur les moyens pour y parvenir.
Ouais, je pense que cette fin ne justifie pas d'absurdes dépenses, qui je l'espère feront réaliser bientôt à certains maires trop enthousiastes et un peu trop pressés d'avoir la leurs (ce texte aurait pu d'ailleurs se nommer : « Pumptrack : c'est moi qu'ai la plus grosse !!! ») que valider le budget pour quelque chose n'existant pas ailleurs, comme un PETIT skatepark de qualité (à défaut d'un simple skatepark couvert), aurait pu rendre leur ville bien plus unique, originale et attirante pour des rideurs venant de loin.
Encore aurait-il fallu prendre un risque. En fin de compte, comme celui qui a fait la première pumptrack ici ..
Mog